Le Sommeil
Au moment où le sommeil me dit à l’oreille que mon lit m’attend, toujours cette angoisse.
Cette angoisse de me coucher et de basculer , de tomber dans un puit sans fond la tête la première.
Ce besoin de mettre un coussin supplémentaire pour éviter cette chute.
Des images tournoyantes, faites de souvenirs récents ou lointains, s’entrechoquants dans une abîme sombre.
Cette angoisse de perdre le contrôle et de partir dans les méandres de mon cerveau dévêtu et seul face à lui-même.
Parfois me relever tellement cela m’est insupportable et revenir à une réalité non moins insupportable.
Cogiter à me culpabiliser d’être si fragile et fuyant , sans contrôle aucun , remettre à plus tard ce sommeil pourtant si nécessaire.
Cette angoisse de ne jamais me réveiller…
Et puis enfin le laché prise et ce réveil où conscient et inconscient s’entremêlent et durant lequel tant de créativité peut surgir de cette nuit aussi agitée aie t’elle pu être.