Alberto
Je repense souvent au visage d’Alberto Giacometti qui, avec l’âge, ressemblait de plus en plus à ses propres scupltures, son visage prenait les traits de ses dessins, ses rides se creusaient comme s’il avait lui même taillé dedans, il finit par ne faire plus qu’un avec son oeuvre entière.
Le dessin, la gravure, la sculpture, la peinture et bien d’autres médiums d’aujourdhui et de demain nous permettent de nous écrire, de nous inscrire dans ce cours passage sur terre.
Ce que j’aime par dessus tout c’est d’avoir un prolongement “succint” de mon regard sur ce qui m’entoure, peu importe le sujet, du moment que la contemplation, l’interrogation, la surprise s’y trouvent.
De ce prolongement souvent photographique peut alors naître autre chose, prendre une dimension plus personnelle, me faire revenir à ce regard initial , me remmémorer cet instant et transpirer de tout mon moi, l’user, l’effacer pour mieux l’écrire peut-être, le sculpter dans le support que j’aurai choisi, tenter de le rendre miens, de l’adopter tel qu’on apprends à marcher, prendre le temps de, alors que l’instant était tellement fugace finalement.
Un jour j’y arriverai, j’arriverai à saisir ce qui me relie autant à ce que je perçois de la réalité et que chacun perçoit à sa manière.